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москва 2-LE ЯETOUR

31 août 2006

la fac

J’arrive dans ma nouvelle fac. Un mot sur l’établissement. S’il est prestigieux, c’est bien sur pour accueillir la crème des étudiants internationaux (en particulier franco suédois ), mais surtout pour être la cour de récréation des enfants d’oligarques et de milliardaires. Concrètement, on peut acheter la différence de points nous séparant de l’admission à l’université, d’où un certain état d’esprit… L’admission « sur chéquier » revient dans les 50 000 $, plus 8 500 $ l’année. On raconte qu’on y côtoie deux types d’étudiants, les « Dolce », et les « Gabana »… Et qu’une fois par jour est organisé le concours de qui aura les plus grandes lettres B et G ! Les russes s’y promènent en costumes ou en super fashion victim. Deux étudiantes hier soir dans l’ascenseur du foyer : «  Tu as vu sa fourrure ? Non mais compare là à la mienne, avoue que la sienne est ridicule ! » No comment… Ce qui fait presque plus rêver que les étudiantes de cette fac, ce sont les voitures des étudiants… rien qu’en ce moment, devant mon foyer, sont garées une BMW série 7, un mercedes hummer, une super honda tunée en bagnole de course… Le décor est planté, çà va être 60 secondes chrono pour arriver à la fac. Les statistiques indiquent qu’environ 80% des étudiants achètent plus ou moins leur admission, les 20% restant étant par contre d’un niveau remarquable. L’université, à la base spécialisée dans les relations internationales, se reconvertit peu à peu en business school, ce qui donne un côté encore plus attachant à la faucille et au marteau qui ornent l’entrée, magistrale pour le coup ! Impressionnant, le truc à choper la grosse tête, mais ce n’est pas mon genre. Le tout est situé un peu loin du centre, 20 min en metro, et fonctionne un peu comme un campus américain, avec terrains de foot, tennis, basket, piscine, et même solarium ! Il y en a un qui va revenir tout bronzé de Moscou ! Ajoutons à cela un gros tuyau avec un air de pipe line passant en face de l’université.

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31 août 2006

48h a Moscou

2 jours que je suis ici. Pas de doute, je suis bien arrivé ! C’est curieux, j’éprouve un certain plaisir à retrouver ces murs gris, mais d’un gris particulier, comme exotique. Ce n’est pas le Brésil, mais quand même, il y a quelque chose d’attachant dans ces nuances pâles/sombres. Retrouver ces visages si renfrognés dans la rue, mais si rapides à s’éclaircir d’un sourire accompagné d’éclats de rire et de bras ouverts ! Je crois que la spontanéité et la générosité des russes est proportionnelle à leur apparence renfermée dans l’anonymat de la rue. C’est pour dire s’ils sont chaleureux ! Les immenses artères pleines de publicité qui clignotent, je pense ici à ce P*ç*& de supermarché en face de ma chambre, et qui clignote toute la nuit…

C’est donc avec joie et allégresse que je refaisais mes premiers pas dans le métro moscovite… Joyeux, allègre, mais pas léger pour autant, avec mes 33 kg de bagages… Et justement, après avoir acheté mon carnet de 20 tickets de métro pour 7 euros (un peu plus qu’un aller retour Paris / St-Germain-en-laye ), je m’engage vers les tourniquets. Enfin, pas exactement des tourniquets, ma mère appelait plutôt çà un « coupe couilles »… çà fout la frousse hein ?! En fait ce machin est traître : comme çà, le premier venu pourrait penser que la voie est libre, que vous n’avez qu’à vous engager entre les deux bornes… Que nenni !si vous n’introduisez pas votre billet dans la machine et forcez le passage, deux plaques métalliques plus ou moins entourées de caoutchouc jaillissent des parois à la vitesse d’un MIG 27, direction, vos genoux ou vos bijoux de famille, çà dépend de la taille de la victime. Dangereux  la vie à Moscou…

N’étant pas né de la dernière pluie, une fois mon billet acheté, je me dirige vers cette borne. En Russie, les contrôleurs de billets de se baladent pas dans les wagons, à la place des babouchkas (littéralement grand-mère, en fait bonne mémère), avec un képi rouge surveillent de leur poste que personne de fraude. Souvent elles se contentent de dormir, mais là, au moment d’introduire mon billet, l’une m’interpelle. « Molodoi tchelovek !! (Jeune homme !!) » ou plutôt me crie dessus. Je m’approche, elle m’indique ma valise m’expliquant que puisqu’elle est volumineuse, j’aurai besoin de deux billets. J’ai d’abord cru au gag, mais la vieille sorcière en face de moi n’avait pas spécialement l’air de rigoler. Ne faisant ni une ni deux, je créai la surprise en lui arrachant mon ticket des mains et en m’engouffrant dans la foulée à l’intérieur du « coupe couilles »… Très fier de moi je me retourne pour lui montrer que je pouvais passer sans souci, même avec ma grosse valise, lorsque la scélérate sort son sifflet se met à crier « Militsia ! Militsia ! » (Police, police !). Là, j’ai décidé d’arrêter de faire le malin, surtout que j’avais aperçu des agents dans le métro. Je me rends piteusement vers ma dominatrice en lui redonnant mon ticket. L’occasion de se faire traiter de hooligan et de petit voyou… Passés les escalators de 150m, je me retrouve dans ce métro desservi chaque minute.

29 août 2006

Débarquement

A peine une heure que j ai posé le pied sur le sol de « la mère Patrie ». Et déjà un accueil chaleureux, tout en douceur ! La flic de la police des frontières, dans son style inimitable, subtil cocktail de Milla Jojovitch et de Niro, me demande mon passeport. Ils ne savent pas lire à la police parce qu elle me demande si je suis russe…mais tu ne vois pas qu’il y a écrit «  République Française », faut te faire un dessin ? Pardon, ne nous emportons pas, « euh non, excusez moi mademoiselle, vous faites erreur je suis citoyen français et en aucun cas de nationalité russe, bien que j’admire énormément votre grande nation »… « Alors vous avez habité longtemps en Russie ? » «  J y ai etudie un an ». « Mais à part çà ? » « Non ». « Dans quelle université ? » Et ta grand mère elle a fait qu’elle fac ? Finalement je repars, tout est en règle. En fait, je crois que mon hôtesse d’accueil ne me complimentait pas trop sur mon accent russe, mais pensait avoir coincé un russe tentant de fuir le service militaire en ayant obtenu un passeport français ! Ca aurait été marrant tiens qu’ils m’envoient dans le Caucase ! Je les comprends les déserteurs…ce service militaire c’est un truc de dingue, rien qu’au bizutage il y en a qui perdent leur jambes et leurs bijoux de famille, alors sur le front… Quand on entend la violence des histoires de bizutage au sein même de l’armée, on se dit que Guantanamo est presque une jolie maison de vacances. Il y a par contre un truc qui n’est pas mal du tout, c’est le service militaire pour les étudiants de la fac. Pendant 3 ans, ces derniers consacrent une journée par semaine au maniement des armes et aux secrets de la défense. Il paraît que dans la pratique, c’est plutôt « Igor, va m’acheter un coca où on va voir si tu cours plus vite qu’une balle de kalashnikov ! » Là où je trouve l’idée séduisante, c’est que lors de la 4° année d’études, tous les étudiants inscrits à la « faculté de guerre » partent un mois en camp militaire histoire d’apprendre la vie. Les classes sociales se mélangent dans la caserne (même ci dès qu’on a un peu d’argent, on paye le médecin pour être indisponible), pour faire quelque chose ensemble. Cà nous manque en France.

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